La chirurgie esthétique est une branche de la chirurgie plastique plus générale, qui vise à reconstruire des parties du corps altérées par un traumatisme, une infection, un cancer, etc. Il y a eu beaucoup de développements ces dernières années dans la reconstruction mammaire, chirurgie qui vise à redonner un (ou deux) sein(s) aux femmes ayant dû subir une mastectomie. Quand on parle de reconstruction du sein, il y a en général 2 options:
- La reconstruction autologue (reconstruire le sein avec les propres tissus de la patiente);
- La reconstruction par prothèses.
L’augmentation par prothèses est connue depuis longtemps, avec son lot d’avantages et d’inconvénients, et c’est surtout dans l’optique d’éclipser les inconvénients des prothèses, que les techniques autologues se développent.
Une nouvelle technique qui utilise des éléments naturels du corps
Un sein idéal est souple et vivant, il suit les variations du poids de la personne, en plus d’être apte à se défendre contre une infection, et ne risque pas de devenir induré/sensible avec le temps. Naturellement, un sein est composé de glandes mammaires et de graisse, c’est donc en augmentant l’une de ces composantes (ou les deux), qu’on peut grossir un sein en le gardant naturel.
La chirurgie de reconstruction intervient principalement avec la composante suivante : la graisse. Il faut que les cellules graisseuses soient vivantes et alimentées par du sang pour pouvoir rester à long terme dans leur nouvel environnement.
Il existe deux façons d’amener de la graisse dans les seins :
- Amener un gros bloc de cellules graisseuses et amener également les vaisseaux sanguins qui perfusent ces cellules;
- Greffer plusieurs cellules, mais seulement en petits groupes, de façon éparpillée dans le sein. Chaque petit groupe doit alors retrouver des petits vaisseaux sanguins déjà en place pour retrouver des nutriments et pouvoir survivre (greffe graisseuse ou «fat graft»).
Une technique bien connue pour amener une bonne quantité de graisse dans les seins est d’en prendre sur l’abdomen et de rebrancher par microchirurgie les vaisseaux sanguins servant à alimenter cette graisse au niveau d’autres vaisseaux du thorax. L’application de cette technique dans un contexte d’augmentation mammaire esthétique a déjà été faite, mais peu de cas dans le monde sont rapportés. C’est évident que lorsque cela fonctionne, les résultats sont extraordinaires, mais les risques ne sont pas banals et les coûts sont très élevés.
Une nouveauté encore peu pratiquée, mais prometteuse
Il n’y a pas beaucoup de chirurgiens sur la planète qui offrent cette technique et peu de patientes sont prêtes à la subir pour différentes raisons (à cause des coûts, des cicatrices, du temps à l’hôpital, etc.). Il faut aussi que la patiente soit une bonne candidate, en ayant suffisamment de peau et de graisse sur le ventre pour le faire.
La deuxième technique, soit la lipo-greffe, est beaucoup plus accessible, mais comporte aussi son lot d’inconvénients. Faire la chirurgie selon les règles de l’art requiert pas mal plus de temps qu’une augmentation standard avec implants, et cela se répercute sur le prix de la chirurgie. Pour une augmentation plus significative, il faut aussi penser que plus d’une séance sera nécessaire pour arriver au résultat voulu.
Il existe des méthodes de préparation (comme le Brava®) afin d’augmenter la capacité des seins à recevoir de la graisse et favoriser un meilleur taux de survie des cellules greffées. Il y a plusieurs recherches en cours afin d’optimiser la survie de la graisse et les résultats, tout en faisant les chirurgies dans un temps raisonnable.
À ce jour, la grande majorité des augmentations mammaires se font toujours à l’aide d’implants, mais il existe maintenant des alternatives, qui s’appliquent à certaines patientes, dans certains types de situations. L’avenir dans ce domaine est prometteur et la tendance à travailler avec des éléments naturels encourageante.