Au cours des derniers mois, quelques cas de complications éprouvées à la suite d’augmentations mammaires ont été largement médiatisés. Depuis la publication de ces cas, certaines femmes porteuses d’implants mammaires envisagent le retrait de leurs prothèses, par inquiétude ou mesure préventive. Avant de prendre cette décision, il est important de comprendre plusieurs éléments importants.
La « maladie des implants mammaires » (ou « Breast Implant Illness ») n’est pas un diagnostic reconnu par la communauté scientifique à ce jour. Certaines femmes rapportent des symptômes non spécifiques tels que de la fatigue chronique, la perte de cheveux, la prise de poids, des maux de tête ou des douleurs articulaires diffuses. Ce type de problèmes a été rapporté autant avec des prothèses à l’eau saline ou en silicone, lisses ou texturées. Ce type de problématique touche une faible minorité de femmes porteuses de prothèses mammaires.
Il n’a pas encore été déterminé s’il y a un lien entre l’apparition des symptômes et la présence de silicone dans le corps. Une chose est sûre cependant, en 2019, il n’y a aucune façon, ni aucun test pour dépister ce type de problèmes à l’avance ou pour prouver un quelconque lien avec le silicone.
Quelle est ma position de chirurgien plastique par rapport à l’apparition de maladies auto-immunes ? Récemment, on a réémis l’hypothèse selon laquelle certaines maladies auto-immunes (lupus érythémateux, sclérodermie, polyarthrite rhumatoïde) pourraient être liées au silicone. Une faible proportion de femmes seraient susceptibles de développer ce type de problèmes, cependant, d’autres facteurs pourraient également être en cause (la génétique et l’environnement, par exemple).
Le silicone se retrouve dans une myriade de produits environnementaux et nous en ingérons même avec certains aliments. Les implants mammaires ont été et sont toujours les implants les plus étudiés et scrutés par la science. Depuis la fin des années ‘90, des centaines d’études ont été menées sur le sujet auprès de milliers de patientes, et le consensus à ce jour est qu’il n’y a aucune preuve scientifique qui permette d’avancer avec certitude que les femmes porteuses d’implants remplis de gel de silicone sont plus menacées que les autres. Tout au plus, ce sont une minorité d’études qui pointent un accroissement possible du risque. De nombreuses études sont toujours en cours pour mieux vérifier cette hypothèse, et nous invitons les patientes à discuter avec leur chirurgien de tous problèmes de santé qui les inquiètent.
Sachant cela, certaines femmes ayant des symptômes vont opter pour se faire retirer leurs implants. Ce type de chirurgie peut se faire de deux façons différentes, et il est fortement recommandé de consulter son chirurgien afin de prendre une décision éclairée. Dans mon prochain billet de blogue, je vous détaillerai le processus, les deux options qui peuvent être envisagées et ce qu’elles impliquent.